Le jeu, quel qu’il soit, est un média à part. Pourquoi ? Parce qu’il ne se contente pas de raconter une histoire ou de donner des informations : il vous met au centre de l’action. Vous ne lisez pas une brochure sur l’écologie, vous êtes celui ou celle qui doit résoudre le problème. Cette immersion totale, cette interaction directe, c’est ce qui fait toute la différence. Et cela vaut pour tous les types de jeux, qu’ils soient vidéo, de société, ou même grandeur nature comme les escape games.
A. Les jeux vidéo : immersion et apprentissage
Nicolas Doucet le dit bien : "Le jeu, c’est fun. Et c’est justement ce qui fait qu’on peut apprendre en profondeur sans s’en rendre compte." Prenez Minecraft. Au départ, ce n’est que des blocs. Mais rapidement, les joueurs construisent des villes, explorent des solutions durables, imaginent des systèmes d’énergie renouvelable. Tout cela en s’amusant. Sans s’en rendre compte, ils apprennent des concepts complexes liés à la gestion des ressources et à l’écologie.
Mais les jeux vidéo ne sont pas réservés aux jeunes. SimCity ou Cities: Skylines sont utilisés dans des universités pour enseigner l’urbanisme. Et même dans des domaines scientifiques, des jeux comme Foldit permettent à des joueurs de résoudre des énigmes biologiques complexes, contribuant parfois à des découvertes réelles.
B. Les escape games : apprendre par l’urgence
Les escape games, eux, offrent une expérience totalement différente. Ici, tout se joue sur l’urgence et la collaboration. Vous avez une heure pour résoudre une énigme, et le succès dépend de votre capacité à travailler en équipe et à réfléchir sous pression. Imaginez un escape game où le scénario tourne autour d’une catastrophe climatique : une montée des eaux, une pollution massive, ou une panne électrique mondiale. Vous êtes plongé dans une crise, vous ressentez la tension, et vous devez trouver des solutions.
Là où les escape games brillent, c’est qu’ils combinent immersion physique et mentale. Vous touchez des objets, vous explorez une pièce réelle, tout en réfléchissant activement. Une étude menée par Frontiers in Psychology montre que les escape games augmentent la rétention des informations et améliorent les compétences en résolution de problèmes. De plus, leur format court et intense permet de transmettre des messages de manière percutante.
C. Les jeux de société : créer des dialogues
Ne sous-estimons pas les jeux de société. Des titres comme Terraforming Mars ou Pandemic encouragent les joueurs à réfléchir sur des enjeux planétaires, comme la colonisation durable ou la gestion des pandémies. Ces jeux posent des questions complexes et obligent les participants à collaborer pour trouver des solutions. Le format en groupe ouvre aussi la porte à des discussions. On débat, on partage des idées, et parfois même, on transpose ces réflexions à des situations réelles.
D. Expérimenter sans risque
Un autre atout des jeux, tous formats confondus, c’est leur capacité à nous faire expérimenter. Vous pouvez échouer dans un jeu, recommencer, ajuster vos stratégies. Dans un jeu comme Eco, par exemple, vous testez des politiques environnementales, vous observez leurs impacts sur un écosystème virtuel, et vous apprenez de vos erreurs sans conséquence réelle. Dans un escape game, vous pouvez explorer différentes approches pour résoudre une énigme. Et dans un jeu de société, vous voyez comment vos décisions affectent le cours de la partie. Cette liberté d’expérimenter, sans crainte d’échouer, est un levier pédagogique puissant.
E. Un moteur d’émotions
Enfin, le jeu a cette capacité unique à faire ressentir des émotions. Que ce soit la satisfaction de résoudre une énigme dans un escape game, la tension d’une partie de Pandemic, ou la fierté de sauver un écosystème dans Eco, ces émotions créent une connexion profonde. Et c’est cette connexion qui rend les messages durables. Vous n’oubliez pas ce que vous avez ressenti, parce que vous l’avez vécu.